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8 Les Spectacles cie la Foire.
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encore paru plufieurs acteurs; que dans lcfdits trois actes fuivis de plufieurs fcènes ledit Dolet, faifant le rôle d'arlequin, a prefque toujours parlé en profe fur le fujct qu'il repréfentoit; quc ledit Belloni faifant le rôle dc Pierrot et la fuivantc faifant le rôle de Colombinc ont auffi parlé plufieurs fois et même répondu audit arlequin fur le fujct dc la pièce qu'ils repréfentoient, et avons auffi remarqué quc ledit Alard faifant le rôle de Scaramouche, a auffi paru ct parlé quelquefois dans lefdits actes, et qu'il y a cu des décorations différentes dans lefdits trois actes fuivant le fujct qu'ils repréfentoient ; ce qui a duré jufqu'à huit heures et demie du foin Dont et de quoi nous avons fait et dreffé procès-verbal.
(Archives des Comm., n" -7S1".)
V
L'an 1719, le lundi 21 août, du matin, e ft comparu cn l'hôtel de nous Jofeph Aubert, etc., lieur Charles Botot-Dangcville, comédien du Roi, tant pour lui que pour fés confrères, lequel nous a dit qu'au préjudice des ordonnances du Roi et arrêts du Parlement ct du Confeil d'Etat les particuliers qui tiennent un jeu de danfcurs de corde dans le petit préau dc la foire Saint-Laurent jouent ct font jouer après leurs exercices, par des particuliers fedifant comé-* diens forains, la comédie, ct quoiqu'il leur foit défendu dc parler fur le théâtre en façon quelconque, ne" laiffent pas que dc parler et de jouer la comédie, cc qui eft de leur part une défobéiffance auxdites ordonnances du Roi et arrêts du Confeil ct du Parlement. Pourquoi nous requiert audit nom, attendu qu'ils ont intérêt d'empêcher la fuite dc cette comédie, de nous tranf-porter cejourd'hui à ladite foire Saint-Laurent à l'effet dc dreffer procès-verbal des contraventions quc lefdits acteurs commettent tous les jours.
Signé : Botot-DAngeville.
Sur quoi nous commiffaire, fouîmes fur les fix heures du foir tranfporté dans le jeu de cordes qui eft dans le petit préau dc ladite foire Saint-Laurent, où après la danfc de corde avons remarqué que l'on a levé une toile qui formoit le théâtre fur lequel un particulier a fait un exercice. Ensuite plufieurs fauteurs ont pareillement fait leurs exercices, ce qui a formé une cfpècc d'ouverture et dc premier acte. Un arlequin et un autre faifant le rôle d'amant ont paru fur le théâtre. L'amant parlant audit arlequin, qui portait une valife, lui dit à haute ct intelligible voix d'aller porter cette valife chez fon père, lui a propofé de changer d'habits ct dc patTer pour lui. L'arlequin fans parler a fait plufieurs lazzis ; ils ont changé d'habits l'un l'autre ct enfin un troifième acteur a paru faifant le perfonnage de père, qui a auffi parlé i haute et intelligible voix, auquel Arlequin, avec l'habit de fon maître, lui a donné une lettre. Une actrice faifant l'amante a paru et l'amant, en
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